En novembre 2021, l’HAS (Haute Autorité de Santé) a publié une actualisation des modalités de dépistage de la dénutrition. La prise en charge n’a quant à elle pas été modifiée et reste sur les recommandations de 2007.
La dénutrition résulte d’un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins de l’organisme.
Cela se produit lorsqu’il y a :
- Une augmentation des besoins : en cas de dépenses physiques plus importantes, d’insuffisance d’organe (cardiaque, respiratoire), d’infection (escarres) ….
- ET/OU une diminution des apports alimentaires ou défaut d’assimilation des nutriments lors de la digestion (malabsorption).
Entre 2007 et 2021, les critères suivants étaient utilisés :
- Variation de poids : facile à utiliser, nécessite une pesée mensuelle a minima ; les logiciels de soin calculent la plupart du temps de façon automatique le % de variation de poids.
- L’IMC (Indice de masse corporel) (Poids/Taille²) : peut être utilisé à condition de connaître la taille ou de pouvoir la mesurer sans faire des calculs qui peuvent s’avérer compliqués. Cependant, à lui seul, il est un peu trop réducteur de l’utiliser pour dépister une dénutrition. Une personne qui a toujours eu un petit poids n’est pas forcément dénutrie !
- Le taux d’albumine dans le sang, est une méthode de diagnostic invasive car nécessite une prise de sang, qui n’est en général pas faite toutes les 3 semaines (durée de sa demi-vie), mais plutôt 1 fois/an en institution. De plus, les résultats ne sont pas forcément fiables car à corréler avec l’état inflammatoire et d’hydratation.
- MNA (Mini Nutritional Assessment) : questionnaire de dépistage de la dénutrition chez la personne âgée, certaines questions peuvent être subjectives. Il est davantage adapté au dépistage du sujet à risque de dénutrition.
- NRI (Nutritional Risk Index) : calcul faisant intervenir plusieurs données que l’on n’a pas forcément, et utilisable uniquement chez l’adulte.
Depuis 2021 :
La variation de poids, l’IMC et la réduction quantifiée de la masse et/ou de la fonction musculaire sont utilisés comme critères diagnostics couplés obligatoirement à un critère étiologique (diminution des apports alimentaires, défaut d’assimilation ou augmentation des besoins nutritionnels). Cela permet d’emblée d’identifier la ou les causes ayant amené à cette dénutrition. Réflexion qui n’était pas toujours menée auparavant. Cela permet d’agir plus spécifiquement et donc de façon plus efficace.
L’albumine est quant à elle désormais utilisée à l’étape d’identification de la sévérité de la dénutrition, comme la variation de poids et l’IMC.
En 1 an, nous n’avons pas encore le recul suffisant pour dire si ces nouveaux critères diagnostics ont un impact sur la prévalence de la dénutrition et sur sa sévérité. Cependant, il se dessine que le % de dénutris seraient plus bas, mais avec davantage de dénutrition sévère.
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