Produits laitiers tels que le lait, les œufs et le fromage sur une table en bois.

Intérêt nutritionnel des produits laitiers

Par Claire Loureiro Diététicienne Vitalrest

Le lait et ses dérivés (les laits fermentés, yaourts, fromages…) ont des qualités nutritionnelles qui leur apportent une place privilégiée dans l’équilibre alimentaire. Ils sont la source principale de calcium, nutriment bien connu et essentiel dans la constitution du squelette et des dents. Ils sont aussi des fournisseurs importants de protéines contenant tous les acides aminés indispensables, de lipides, source énergétique et d’acides gras dont l’intérêt n’est plus à démontrer, de vitamines, et de lactose (le sucre du lait). Sans oublier que le lait est aussi composé à 89% d’eau, ce qui en fait un excellent moyen d’hydratation.

Composition en calcium pour 100g de plusieurs produits laitiers

 

produits laitiers

 

Le calcium joue un rôle primordial sur nos os

Le calcium remplit un rôle essentiel dans la constitution du squelette et des dents : l’architecture de l’os est formée d’un assemblage de protéines sur lequel vient se fixer le calcium, sous forme de sels de calcium, en assurant ainsi sa solidité et sa qualité. Ce mécanisme s’appelle la calcification, ou la minéralisation.

Il est à noter que l’exposition au soleil (activation de la vitamine D), et l’activité physique favorisent la fixation du calcium sur les os et permettent d’optimiser son capital osseux. L’os est un tissu vivant soumis à des facteurs hormonaux et de croissance, qui le fait évoluer: ainsi le squelette se renouvelle en totalité 3 à 4 fois dans une vie, et le calcium est un acteur essentiel de ce perpétuel renouvellement des cellules du tissu osseux.

De la naissance jusqu’à 20 ans, la quantité de calcium osseux passe de 30 g à 1 / 1,2 kg à la fin de la croissance. Une fois ce pic atteint, l’os va se maintenir, s’entretenir, pendant plus de 30 ans, grâce à un équilibre entre perte et remplacement de ses cellules osseuses. Puis le squelette va normalement se déminéraliser, de façon plus ou moins importante selon les personnes.

Mais comme l’organisme ne sait pas fabriquer le calcium, il est impératif de l’apporter par voie alimentaire. C’est tout l’intérêt des produits laitiers, car ils offrent la meilleure absorption au niveau intestinal et assimilation par l’os (c’est la « biodisponibilité »). De plus, parmi les autres nutriments présents dans le lait, certains optimisent cette « biodisponibilité », comme les protéines, le lactose, la vitamine D et le phosphore.

Le deuxième rôle du squelette est qu’il constitue un réservoir de calcium pour le reste de l’organisme: 99% du calcium corporel est stocké dans l’os.

 

Quel rôle le calcium joue-t-il sur nos autres organes ?

Bien que le calcium circulant dans l’organisme soit en quantité bien moins importante (1%) que celui contenu dans le squelette, son rôle n’en est pas moins fondamental. Le taux de calcium dans le sang (calcémie) doit rester constant. Il intervient dans des processus vitaux : coagulation sanguine, pression artérielle, transmission de l’influx nerveux, contraction musculaire, fonctions hormonales, activité enzymatique,… Il participe également au renouvellement de toutes les cellules de notre corps.

Or, chaque jour, du calcium est éliminé (urines, selles, sueur…). Si les apports alimentaires de calcium sont très insuffisants, l’organisme puisera dans la réserve que constituent les os pour maintenir une calcémie stable et assurer ses fonctions vitales.

 

Des produits laitiers pour couvrir nos besoins en calcium

Du fait de ses qualités nutritionnelles, le calcium des produits laitiers devrait représenter 2/3 de nos apports quotidiens. Le tiers restant est complété par l’apport des autres aliments, essentiellement l’eau et les végétaux.

Afin d’atteindre cet objectif, il est conseillé de consommer au moins un produit laitier par repas. Sans produits laitiers, difficile de couvrir ses besoins en calcium !

 

Apports nutritionnels journaliers recommandés

 

produits laitiers

Même si certains aliments contiennent du calcium, les quantités varient beaucoup entre celles importantes des produits laitiers et les autres aliments. Toutes les sources de calcium ne se valent pas.

Par exemple, 300 mg de calcium =

– 1 kg d’orange
– 2 yaourts
– 5 baguettes
– 1/4 de litre de lait
– 1 kg de chou vert
– 30 g d’emmental ou de comté
– 40 g de bleu
– 300 g de fromage blanc
– 4 kg de viande de bœuf
– 120 g d’amandes
– 80g de sardines en boite avec arêtes
– 2,5 l de jus d’orange
– 10 assiettes de germes de soja…

Attention aux comparaisons entre le calcium du lait de vache et celui des boissons ou jus végétaux (parfois abusivement appelés laits), bien moins riches en calcium :

Composition en calcium pour 100 ml

Lait de vache 120 mg
Jus de soja 7,5 mg
Jus de riz 2,4 mg
Jus d’amandes 49,5 mg
Jus de châtaigne 45,2 mg

Par ailleurs, il faut tenir compte d’un autre facteur tout aussi important que la quantité : la biodisponibilité.

 

Mais qu’est-ce que la biodisponibilité du calcium ?

C’est la capacité par l’organisme d’absorption du calcium par l’intestin dans un premier temps, puis une fois absorbé, d’être utilisé par les organes (principalement les os et les dents) et les cellules.

Mais la nutrition n’est pas qu’une question de calcul, beaucoup de facteurs entrent en jeu et dépendent de différents paramètres :
– Du coefficient d’absorption du calcium par l’intestin. Ce coefficient (qui est un pourcentage) correspond à la quantité de calcium absorbé par le tube digestif par rapport au calcium ingéré (voir tableau ci-dessous)
– De la quantité de calcium contenu dans les aliments (si le calcium du chou est aussi bien absorbé que celui du lait, le chou est beaucoup moins riche en calcium)
– De la portion consommée
– Des individus, âge, situation spécifique (grossesse, adolescence…)
– De « l’effet-repas » qui potentialise l’absorption de calcium et sa rétention osseuse car la « vidange »de l’estomac est ralentie du fait de la présence des autres aliments composant le repas, et cela permet un étalement et un prolongement de cette absorption.

Ainsi toutes les sources de calcium alimentaire sont loin d’être équivalentes :

Le calcium du lait est pour une grande partie sous forme soluble et donc absorbable. La présence d’autres nutriments du lait, tels que le phosphore, le lactose, les protéines, la vitamine D favorise son absorption. La plupart des végétaux (sauf le chou frisé), contiennent pour leur part des substances rendant leur calcium insoluble et donc peu absorbable (les phytates dans le son, céréales, soja, haricots…; les oxalates dans l’épinard, betterave, rhubarbe, cresson, oseille…; les tanins dans le thé…).

Source : http://www.produits-laitiers.com/
Relu et enrichi par Claire LOUREIRO – Diététicienne Vitalrest

Un pichet de lait et une cuillère sur une table.

Le lait en poudre

Sources : Wikipédia. Nestlé

Le lait en poudre autrefois appelé « farine de lait » est constitué de lait déshydraté. La poudre peut provenir de lait entier, demi-écrémé ou écrémé (allégé). Il peut aussi être sucré ou contenir des additifs (vitamines d ajoutées au lait par exemple). Le lait est composé d’environ 87,5 % d’eau (avec des variations selon la période de lactation, l’animal, l’espèce). Sa déshydratation permet d’abaisser ce taux à 3 % pour ne conserver que très peu d’eau et les protéines, des sels minéraux et les matières grasses du lait (s’il n’a pas été totalement écrémé).

 

Reconstitution, dosage

Pour reconstituer un liquide proche du lait originel (s’il n’a pas été dégraissé), il suffit de rajouter la bonne quantité d’eau tiède. Un kilogramme de poudre permet de reconstituer de 6 à 7 kilos de liquide. L’eau utilisée pour reconstituer le lait doit être de bonne qualité (bactériologiquement et chimiquement).
Si elle a circulé dans des tuyauteries en plomb, surtout si elle est naturellement acide, l’eau du robinet peut se charger de plomb. Une telle eau ne doit pas être utilisée pour reconstituer du lait, sauf si elle a été filtrée par un système permettant d’en retirer les métaux lourd (filtre à charbon activé bien utilisé, et dont le charbon est régulièrement renouvelé). Dans les autres cas, le matin ou après une période sans utilisation d’eau, il est recommandé de laisser couler un peu l’eau du robinet avant de l’utiliser pour des usages alimentaires ou comme boisson.

 

Avantages du lait en poudre

Le lait en poudre peut se conserver plus longtemps que le lait liquide et dans un conditionnement plus simple que le lait concentré sucré qui nécessite d’être conditionné en tube, boites de conserves ou berlingots ;
Il n’a pas besoin d’être stocké en réfrigérateur (mais il doit cependant rester parfaitement sec).
Avant l’invention du lait UHT, sa production industrielle pouvait théoriquement et dans une certaine mesure absorber une surproduction de lait (si celle-ci n’est que momentanée). Le premier objectif de son inventeur était de pouvoir transporter le lait à moindre coût, ce qui est possible quand on dispose d’une source d’énergie peu chère pour déshydrater le lait. Le bilan carbone du lait en poudre devrait tenir compte de toutes les étapes de fabrication, emballage, stockage/transport et reconstitution.
Dans certaines situations de crises, dans l’aide alimentaire, c’est une ressource protéinée facile à transporter (mais qui nécessite de l’eau propre pour être utilisée).

 

Histoire

On doit l’invention du lait en poudre à l’inventeur américain Gail Borden en mai 1848. Celui-ci cherchait à réduire la masse du lait pour en faciliter le transport et le stockage dans les pays dits « développés ».
Considéré comme impérissable, la farine de lait fut rapidement adoptée par l’industrie laitière et utilisée par les éleveurs sous forme de poudre ou de granulé fabriqué à partir de poudre. La farine de lait était par exemple vendue aux éleveurs en France sous le nom de lactoline et sous la marque Lactéoline pour enrichir les aliments de veaux, génisses, jeunes porcs ou poulains, ou d’autres animaux.

Processus de fabrication

Après les traitements d’épuration, de standardisation, de pasteurisation ou de préchauffage à haute température, on procède en deux étapes principales : la concentration et le séchage. Ces deux processus ont été améliorés au fil du temps.

Concentration :

Comme dans le cas du lait concentré, la concentration se fait par évaporation. L’ébullition se fait sur une surface chaude.
Pour des raisons de qualité, on a peu à peu cherché à limiter la température du lait et à réduire son temps de séjour, d’où un traitement utilisant l’évaporation sous vide en film mince.
On a ensuite aussi utilisé la déshydratation par microfiltration, dont pour des laits enrichis en caséine micellaire ainsi que par atomisation du lait et par nanofiltration sur membrane (NF).

Séchage :

Il existe deux procédés principaux : le séchage sur cylindre, ou procédé Hatmaker ; et le séchage par pulvérisation ou « spray ».
Dans le procédé Hatmaker, le lait ruisselle à la surface de deux cylindres tournant en sens inverse chauffés intérieurement vers 140 °C à l’aide de vapeur. Il se forme un film de lait qui sèche très rapidement formant une croûte détachée par un racleur. Le chauffage brutal entraîne des modifications de la structure physico-chimique du produit dont la faible solubilité, le goût de cuit et le brunissement de la poudre. Celle-ci a néanmoins des usages dans l’industrie et l’alimentation du bétail.
Le procédé par pulvérisation (« spray ») ou par atomisation est le procédé le plus employé : le lait concentré est finement pulvérisé à l’aide d’une turbine dans un courant d’air chaud (vers 150 °C) à l’intérieur d’une tour de séchage. L’air chaud sert de vecteur de chaleur et d’humidité. L’évaporation de l’eau se fait par diffusion instantanée, ce qui provoque le refroidissement (vers 90 °C) de la poudre et de l’air.
C’est grâce à l’invention de la poudre de lait que l’industrie a pu fabriquer le chocolat au lait.

 

Composition nutritionnelle des laits en poudre

Un lait en poudre offre, après reconstitution, les mêmes nutriments qu’un lait liquide de même nature. Selon le taux de matières grasses souhaité, vous choisirez un lait écrémé ou demi-écrémé : Lait demi-écrémé (1,5% mg) > lait écrémé (0 % mg).

A noter cependant que le lait en poudre écrémé est plus riche en protéines. Il devrait être choisi en priorité pour l’enrichissement des préparations pour les personnes dénutries.

Sources : Wikipédia. Nestlé